Avec la pandémie, les enjeux ont radicalement changé. Dès l’annonce du confinement, le collège solidaire, instance dirigeante, s’est réuni toute la matinée pour tout réorganiser au sein de l’association.
Les cours de français sont suspendus, mais de nombreux professeurs continuent à garder le lien avec nos amis par des échanges audio et vidéo.
Pour la permanence juridique, l’enjeu est de continuer à aider efficacement les exilé-e-s qui ont des récits à transmettre, des dossiers à compléter, des urgences matérielles et juridiques de toute sorte… Nous maintenons donc la permanence aux heures officielles par WhatsApp. Et l’épicerie solidaire prend de l’ampleur, nécessité faisant loi.
Depuis le début du confinement, nous travaillons énormément sur les réseaux sociaux, pour rester en contact les uns avec les autres et gérer les urgences, souvent graves, de chacun. On court dans tous les sens, mais en restant dans notre salon cette fois.
Beaucoup d’exilé-e-s sont confiné-e-s sans ressources ni nourriture, certains sont à la rue, d’autres ont de légitimes inquiétudes au sujet de leur dossier, de leur récépissé…
Très souvent, les personnes n’ont pas la possibilité d’avoir les fameuses attestations obligatoires, ce qui complique encore la tâche.
Du côté de l’Etat, certaines préfectures sont fermées, d’autres continuent de recevoir les demandeurs d’asile et maintiennent les rendez-vous Dublin (comme la préfecture de Nanterre), au mépris de la santé des exilé-e-s.
L’OFPRA maintient certains rendez-vous, en dépit des règles de confinement. Le délai de 21 jours concernant le dépôt des demandes d’asile n’a pas changé, alors même que les postes, les associations, les bureaux de traduction sont fermés.
De manière plus générale, l’inaction actuelle des pouvoirs publics envers les exilé-e-s est indigne. Il s’agit d’une urgence sanitaire et humanitaire, à laquelle l’Etat ne répond pas.
Les associations se révoltent et alertent sans relâche, mais aucune décision majeure n’a pour l’instant été prise.
Une fois de plus, c’est la solidarité citoyenne qui fonctionne. On publie, on écrit, on appelle, on forme des chaînes de solidarité, autant que possible. Et ça marche !
- Avec l’aide de formidables personnes situées dans le 18e à Paris, nous avons pu apporter une aide d’urgence à 23 personnes coincées dans un hôtel social sans aucune ressource.
- Une jeune femme, contactée par Facebook, a prêté son appartement vide à un demandeur d’asile fatigué par la vie dans la rue, qu’on tenait à bout de bras en lui payant des nuits d’hôtel grâce à la cagnotte hébergement. On la remercie chaleureusement.
- Nous poursuivons aussi les mises à l’abri d’urgence en hôtel. Nous remercions d’ailleurs l’Hôtel Musset de Malakoff pour ses tarifs très solidaires pour nos gars.
- Nos traducteurs et amis afghans commencent à organiser des livraisons de plats pour ceux qui sont confinés sans nourriture.
- Et de manière générale : on discute, on rassure, on donne des tuyaux pour ne pas s’ennuyer, des cours de français en ligne, une bonne vidéo de yoga en dari … on est là, quoi.
Elle est très forte, cette période. On est monté d’un cran dans l’urgence mais aussi en terme d’émotions, de remerciements et de solidarité. On n’a jamais aidé comme ça, à solliciter des inconnus pour un repas, à appeler une mairie du fin fond de la Seine-et-Marne pour nourrir une famille confinée, à demander à l’ami de l’ami de l’ami de l’ami… Et les choses se débloquent vite, en fait.
Aujourd’hui, aider est devenu une évidence pour beaucoup de personnes, alors qu’il ne s’agissait auparavant dans leur esprit que d’une possibilité. Ne perdons pas cela.
Rien ne sera possible sans votre aide, les besoins sont importants et urgents. Nous en appelons à votre solidarité en ces temps difficiles pour les plus démunis. Faites un don ici
Et puis si vous avez quitté votre résidence principale, contactez-nous: votre logement peut abriter une personne dans le besoin, et nous garantissons la mise en place et le suivi !
Prenez soin de vous et des vôtres, merci pour vos engagements et votre soutien, nous continuons le combat ! (n’hésitez pas à transférer notre mail à vos amis qui ont des amis qui ont des amis)
Nous vous tiendrons informés bientôt, n’hésitez pas à nous suivre sur Facebook.
Et vous pouvez toujours nous joindre : 06 05 77 01 17