Tout le monde en parle mais le plus souvent à sens unique, l’étranger doit apprendre notre langue, acquérir notre culture, nos valeurs, adopter notre mode de vie, voire s’assimiler.
Mais quand l’exilé nous invite dans sa sphère privée à une fête ou nous accueille chaleureusement chez lui – qui se trouve chez nous – l’intégration porte un autre visage.
Alors nous faisons appel à nos talents d’observation et d’improvisation, prenant conscience de toute la difficulté que lui ou elle rencontre au quotidien. J’apporte quoi ? Je dois arriver pile ou après l’heure ? Je salue comment : serre la main, donne l’accolade, dis bonjour vocalement, checke main sur le cœur ? J’enlève mes chaussures ? Je m’assois où ? Je prends la fourchette qu’on me tend gentiment ? Je dois finir mon assiette ou j’ai le droit d’en laisser un peu ? Je ne sais pas danser ça, moi ! Quand est-il poli de partir ? Comment dit-on « merci » en pachtou, dari, ourdou, soninké, peul, bambara, tigrina… ?
De grands moments de solitude et de fous rires !
Et si « intégration » rimait avec partage dans un respect mutuel ?