
Ce slogan, repris en manifestation, traduit en quelques mots la situation des sans-papiers dans notre pays. Donnant aux préfets des orientations générales relatives à l’admission exceptionnelle au séjour, la circulaire du 23 janvier 2025 dite « Retailleau », du nom de l’actuel ministre de l’Intérieur, précarise encore davantage les personnes étrangères installées depuis plusieurs années sur notre territoire.
Pour être régularisées, ces personnes, parmi lesquelles on retrouve des débouté.es du droit d’asile, devront justifier de 7 ans de présence sur le territoire français, soit 7 ans d’instabilité au cours desquels elles seront contraintes d’occuper un emploi non déclaré, sans droits sociaux, alors même qu’elles cotisent et paient des impôts, que leurs enfants vont à l’école. Sept ans de vie dans la peur.
Pour être régularisées, les personnes étrangères seront évaluées sur leur niveau d’intégration linguistique. Pas choquant à priori, mais aucun dispositif pérenne d’apprentissage n’est proposé par l’État, en particulier aux travailleurs et aux femmes qui doivent s’occuper de leurs enfants.
À titre exceptionnel, les préfets peuvent régulariser des travailleurs exerçant des métiers en tension dont la liste est établie région par région. Cette régularisation à caractère expérimental prend la forme d’un titre de séjour d’un an, délivré au cas par cas, sans garantie de renouvellement.
D’ores et déjà, la LDH, le Gisti, la Cimade, l’ADDE, Utopia 56 et le SAF ont introduit un recours en annulation devant le Conseil d’État contre cette circulaire.