Non, non, rien n’a changé, tout, tout continue

Feuilles jaunes et rouges pleuvent sur nos têtes qui ont bien du mal à soutenir, en cette période d’instabilité politique, tous ceux et toutes celles qui ont quitté leur pays.

Nos cours de français, tant d’urgence (FU) que de langue étrangère (FLE), affichent complet. Chacun a pris conscience des exigences linguistiques imposées pour s’intégrer durablement dans notre pays et renouveler son titre de séjour. Mais comme très peu d’actions sont mises en place par l’État, les personnes se tournent vers les associations comme la nôtre.

Et Bruno Retailleau, notre ex-ministre de l’Intérieur, nous a fait cadeau d’un arrêté, deux jours avant de quitter le gouvernement. Lequel détaille les thématiques de l’examen civique sous forme de QCM auquel seront soumis, dès l’an prochain, les candidats à la nationalité française et aux cartes de résident ou de séjour pluriannuelles. Quarante questions destinées à vérifier leur niveau de connaissance de l’histoire, de la culture et de la société françaises. Promis, nous nous tenons d’ores et déjà prêts pour tester ce QCM, pas sûrs que nous obtenions les 80 % (!) de bonnes réponses requis pour réussir !

Des bénéficiaires de la protection internationale ont toujours autant de difficultés à renouveler leurs documents de séjour (au risque de voir leur contrat de travail suspendu), à obtenir un titre de voyage, déclarer un changement d’adresse. De plus en plus de préfectures tentent de s’affranchir de la production de DCEM (Document de circulation pour étranger mineur) qui permettent au mineur son retour en France.

La fabrique de sans-papiers, aggravée par les dernières directives relatives à l’immigration, bat son plein. Que dire à ces familles qui sont là depuis des années, travaillent, paient leurs impôts, leurs cotisations sociales sans bénéficier de droits, dont les enfants sont à l’école, au collège, au lycée, qui vivent la peur au ventre de recevoir une OQTF (Obligation de quitter le territoire français) ?