Comme tant d’autres, nous aurions bien voulu tenir notre assemblée générale dans une salle non virtuelle, avec pot final, mais voilà, comme bien d’autres, nous avons dû nous résoudre le 31 mars dernier à la visioconférence, chacun avec ses cacahuètes. Sur 84 adhérents, 39 étaient en visio, 11 étaient représentés, 1 a voté par correspondance, ce qui n’est pas si mal au regard des circonstances.
Le rapport de notre AG a été envoyé à tous nos adhérents. Nous reprenons ici les principaux points, ce que nous avons accompli et ce que nous nous apprêtons à réaliser avec votre soutien.
Lors du premier confinement, la permanence téléphonique a traité quelque 1500 appels et 350 conversations WhatsApp. Elle a en outre géré, du 16 mars au 11 mai 2020, 362 fiches contacts, soit presque 10 personnes par jour de fonctionnement. Vingt-deux personnes (19 hommes seuls, 1 couple, 1 femme seule) ont été mises à l’abri d’urgence, dont 10 en partenariat avec l’association La Casa dans des appartements mis à disposition par des particuliers. Trois jeunes hommes ont été logés dans un hôtel de Malakoff. Nous avons régulièrement informé les exilés des mesures prises (ah l’attestation à remplir !) via notre groupe privé Facebook Scarabée Baudelaire qui est passé de 115 à 427 adhérents !
Sur le plan alimentaire, nous avons aidé, soutenus par des donateurs particuliers et « institutionnels » (AMAP de Vanves, Tréso de Malakoff, Késaco, boulangerie Maison S&H de la rue Hoche, Ressourcerie…) des exilés de Malakoff et de villes limitrophes (distribution dans une salle prêtée par la ville). Mais aussi, avec l’aide de bénévoles d’ailleurs, 24 personnes laissées sans assistance aucune dans un hôtel parisien du XVIIIe arrondissement, un papa et ses 2 enfants logés dans un hôtel dans le 77, une maman et ses 5 enfants logés dans le 91 qui nous avaient appelés à l’aide.
En ce qui concerne les cours de français, aussi bien pour débutants (FU, Français d’urgence) que plus avancés (FLE, Français langue étrangère), nous avons constitué un système de parrainage entre formateurs et élèves (individuellement ou par 2, 3), par téléphone ou vidéo WhatsApp ou Facebook Messenger (et plus tard à domicile avec masque pour quelques privilégiés). La vingtaine de formateurs-formatrices a dû apprendre à travailler de façon différente et à s’adapter. Très impliqués, ils-elles font de leur mieux, mais tous constatent que la tâche est difficile, certains élèves du FU sont grands débutants.
Entre les deux confinements, la permanence a repris l’accueil, recevant entre 45 et 60 personnes par jour sur 4 jours et atteint un pic de 80 personnes début septembre. La qualité en a pâti, nous n’avions plus le temps d’approfondir les dossiers. Nous avons donc revu notre organisation. De nombreux formateurs ont continué tout l’été leurs cours de français (certains en plein air), qui sont aussi des moments de convivialité importants. À la rentrée, les cours ont repris un court moment en présentiel avec masques, gel et distanciation.
Depuis le 30 octobre (2e et 3e confinements), la permanence est passée à un mode de fonctionnement 100 % sur rendez-vous. Les réfugiés contactent le WhatsApp de Scarabée et les appels sont traités par ordre d’arrivée. Les demandes de ceux pour qui la présence physique n’est pas indispensable sont traitées à distance. Pour les autres, un rendez-vous est donné à Baudelaire.
En FU, 17 formateurs parrainent 31 élèves à distance, plusieurs reçoivent des élèves chez eux quand les directives sanitaires l’autorisent. En FLE (47 formateurs), les cours se poursuivent également à distance pour 23 élèves. Dix parrains ou marraines ont prêté des tablettes qui seront récupérées en fin d’année scolaire. Présentiel et distanciel portent peu à peu leurs fruits, en particulier les élèves du FLE adoptent une attitude plus professionnalisante, les formateurs exploitent davantage les ressources accessibles sur Internet.
ET EN 2021 ?
Avec la crise sanitaire qui s’éternise, il est compliqué de se projeter. Notre énergie est concentrée sur la recherche de subventions qui sont un prérequis pour tous nos projets. Les responsables de pôle ont malgré tout identifié des axes d’amélioration et de développement.
La permanence envisage de consolider divers axes d’activités. Des actions dédiées à la formation des bénévoles sur la préparation aux entretiens Ofpra/CNDA, la loi Dublin, la demande de logement social, l’auto-entreprenariat seront mises en place. L’équipe s’enrichira de bénévoles étudiants qui établissent une mixité de genre et d’âge, mais aussi de membres de droit, en particulier de traducteurs demandeurs d’asile ou statutaires (réfugiés). Un pôle régularisation par le travail et naturalisation via les modalités de la circulaire Valls est actuellement en test. Nous allons développer nos contacts avec des associations relais. Nous continuerons à travailler via l’application Trello et comptons développer, avec le même outil, un agenda partagé en ligne.
Début février 2021, les cours de français FU ont repris « en vrai » à la grande salle de Baudelaire, tous les matins, du lundi au samedi, à raison d’un formateur pour 5 élèves et en respectant les gestes sanitaires. Quatre autres formateurs prennent des élèves chez eux, 8 autres 1 ou 2 élèves en vidéo WhatsApp ou par téléphone. Une deuxième salle, qui permettrait de répartir les élèves en groupes de niveau, sera prochainement mise à la disposition des élèves le matin.
Le FLE cherche d’ores et déjà des salles équipées car, lors du retour au présentiel, certains formateurs voudront approfondir les outils numériques mis en place pendant le confinement. Le prêt de tablettes se poursuit, avec l’espoir de doubler le chiffre actuel, tout comme les inscriptions en B1 (indispensable dans le cadre d’une naturalisation). Autre objectif : intégrer les futurs ateliers théâtre et mosaïque comme partie prenante des cours. Une réflexion va être menée quant aux actions à développer afin de parfaire l’assiduité des exilés. De même, il s’agira de mieux les accompagner dans leurs démarches administratives, leur recherche de travail, leur vie quotidienne, en s’appuyant sur les pôles permanence et épicerie solidaire. Enfin, nous chercherons à ouvrir nos instances aux exilés eux-mêmes et à publier une nouvelle plaquette sur nos activités.
Côté épicerie solidaire, il est prévu de conserver les 3 pôles – hygiène, épicerie sèche et produits frais – et maintenir la distribution du mercredi matin, en plus des dons ponctuels octroyés pendant la semaine. En parallèle, nous approfondirons nos relations avec des associations relais spécialisées dans la distribution alimentaire. Pour ce faire, nous devons renforcer le pôle de l’épicerie par de nouveaux bénévoles (avis aux volontaires !). Nous travaillerons également sur l’élargissement de notre bassin de donateurs.
Enfin, nos ambitions en matière de communication vis-à-vis de vous qui lisez cette newsletter sont d’autant plus fortes que jusqu’ici nous disposions uniquement de notre page Facebook « Scarabée Malakoff” (1680 abonnés, dont 500 acquis lors du premier confinement tout de même !).
Début 2021, nous avons enfin concrétisé un double projet figurant dans nos cartons depuis bien longtemps. Scarabée s’est doté de son propre site Internet. Informations pratiques sur nos aides, nos besoins en bénévolat, nos cours de français (en cours de reprise), notre épicerie solidaire, comment adhérer, donner… tout est désormais accessible en ligne, y compris la réponse à la question que vous vous posez tous : pourquoi ce nom de Scarabée (onglet Nous, Notre histoire) ! Et ce n’est pas tout puisque nous vous avons mis en place une newsletter. D’autres lettres d’information suivront, à un rythme bimestriel, afin de vous tenir régulièrement au courant des actions menées par l’association avec votre soutien.
On ne lâche rien et on attend toujours et encore de pouvoir faire la fête et danser avec vous !