« En France, on parle français ». Cette phrase, les exilés de chez nous l’entendent chaque jour. Et s’il n’est pas question de minorer l’importance de la langue française dans notre vie quotidienne et l’intégration dans notre société, il n’en reste pas moins que l’État français est très loin de donner les moyens à tous de l’apprendre.
Il est question aujourd’hui de conditionner l’obtention de la carte de séjour pluriannuelle à la présentation d’un diplôme justifiant de la maîtrise d’un niveau minimal en français. Une mesure qui va discriminer socialement les personnes qui n’ont pas eu la chance de suivre une scolarité dans leur pays.
La priorité est aujourd’hui d’offrir un accompagnement et des formations linguistiques de qualité. Actuellement, seules les associations comme la nôtre dispensent gratuitement des cours de français. Les organismes de formation et les centres d’examen en français, avec lesquels travaille l’Office français d’immigration et d’intégration (Ofii), sont saturés.
Rien n’est prévu pour les demandeurs d’asile. Lesquels pourtant se doivent dès leur arrivée d’être capables d’envoyer à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) leur récit rédigé en français. Du coup, nombre de demandeurs paient cher des traductions pas toujours correctes et ne reflétant pas leur vie « là-bas ». Et même si ce récit est ensuite complété lors d’un entretien, il n’est pas sans conséquence sur le déroulé de leur demande d’asile.