Retour sur une belle rencontre franco-afghani-américaine 

Soutien financier de Scarabée via la Fondation de France, la fondation Unitiative a vu le jour dans la lignée de la fondation familiale Tsadik Foundation. Elle agit en France dans le domaine des solidarités et vient en aide aux personnes fragilisées par la maladie, le handicap ou victimes d’exclusion. Unitiative avait exprimé le souhait de nous rencontrer dans nos locaux lors de sa dernière année d’un mécénat fixé à trois ans. Chose faite le 10 juillet 2023. Nous sommes plusieurs à accueillir, avec plaisir, ses représentants. Nous donnons ici la parole à l’un de nos traducteurs afghans bénévoles dont la présence fut grandement appréciée de tous.

« Ce 10 juillet, je fais partie du comité d’accueil de Scarabée. Je rencontre trois Américains, accompagnés d’un responsable français de la Fondation de France. Nous échangeons en anglais.

« Ces messieurs nous interrogent sur les activités de l’association et montrent un réel intérêt pour l’action d’enseignement aux réfugiés proposée par Scarabée. C’est la première fois que je me retrouve face à des Américains qui veulent investir leur argent pour contribuer à la vie, l’éducation et l’assistance des réfugiés. Je ne pouvais pas imaginer que des ressortissants de ce pays s’intéressent aux réfugiés. Cela m’a vraiment touché étant Afghan. Ma perception du peuple américain était autre. Pour moi les Américains étaient à l’origine de la misère de la population dans mon pays et de leur situation d’exilés du fait de la violence qui s’y est propagée suite au 11 septembre 2001. 

« La préoccupation des visiteurs d’outre-Atlantique par rapport aux émeutes qui ont suivi la mort de Nahel est forte. Ils ont en tête certains clichés et font un parallèle entre les jeunes des banlieues et les réfugiés. Cette vision me surprend car, en tant que réfugié ici, je me sens en accord avec les valeurs du pays, même si je ne suis pas toujours en accord avec tout. Je leur dis que je me sens bien en France. Le fonctionnement y est différent de mon pays d’origine où dominent le système clanique et la religion, où il y a une vraie difficulté d’accès (voire impossibilité) à l’éducation. Ici, j’apprends l’importance de l’éducation, mais aussi de l’argent. Ici un enfant est éduqué et devient un adulte autonome, pas sous l’emprise de sa famille. C’est moi qui décide pour moi. Ça, je l’ai appris ici. »

Six mois plus tard, au regard de l’actualité,
l’amalgame entre violence et migrants ou Français issus de l’immigration a toujours la vie dure !